Dogmes et normes dans l’Art. Dans de nombreux livres et sur bien des sites, on trouve des auteurs listant une série d’exigences strictes pour pratiquer telle ou telle voie de l’Art.
Certains insistent même sur le passage obligatoire par une initiation en bonne et due forme, sous la direction d’un maître, et ainsi de suite. Certains auteurs tendent à être dogmatiques, confinant parfois à l’excès, et cherchent à enfermer la pratique de la sorcellerie dans des cadres rigides et exclusifs.
Cette tendance à la normalisation, présente dans bien des domaines de la société, se reflète donc dans l’Art aussi, à travers des tentatives d’imposer une seule manière de pratiquer ou de « devenir » sorcier/ère.
L’humain semble avoir besoin de structurer et d’étiqueter pour se sentir rassuré, dans une démarche de « normalisation » de ce qui l’entoure.
Cependant, ni dans la vie, ni dans l’Art, personne ne peut imposer une norme ou un dogme unique sur la pratique.
Il existe, à mes yeux, autant de manières de pratiquer et d’être initié qu’il ya de pratiquants.
Prenons, par exemple, l’idée souvent avancée qu’il est essentiel d’être initié par un maître, avec passation de pouvoirs, etc.
Cela n’a rien d’obligatoire.
En effet, on peut être initié de multiples façons.
Certains pratiquants sérieux n’ont jamais appris auprès d’un maître ou même de livres (ou à peine), et ils se sont formés à travers l’observation et la réflexion personnelle.
Ils pratiquent en expérimentant.
Cette approche, bien que parfois risquée, où l’apprentissage se fait par essais et erreurs, n’en est pas moins valable qu’une formation sous la supervision de maîtres.
Pour certains, les défis que la vie impose deviennent une initiation en soi. La vie peut être un maître dur et implacable, qui pousse à apprendre en un laps de temps court des leçons qui, autrement, auraient pris des années à assimiler.
La Souffrance, la Joie, la Douleur, ou encore l’Amour, sont des maîtres qui peuvent enseigner bien plus que ne le pourrait un être humain, car certaines leçons ne peuvent être transmises qu’à travers l’expérience directe et vécue.
Certaines personnes auront besoin d’un apprentissage structuré, d’autres combineront un apprentissage autodidacte avec des enseignements reçus de maîtres.
Mais, en définitive, chacun est libre de choisir sa propre voie, sans qu’il n’y ait une unique manière de progresser, ni une seule façon de pratiquer l’Art.
D’autres dogmes méritent aussi d’être examinés, comme ceux prônant un outillage complexe et onéreux (à part le strict minimum nécessaire ou les objets liés à des pratiques spécifiques avec un égrégore).
Le matériel utilisé importe souvent peu : il ne s’agit que d’un support, qui aide dans la visualisation, sans pour autant effectuer le travail à la place du pratiquant. La question des vêtements, elle aussi, suscite des débats.
En dehors de certains rites où la tenue aide à se connecter à un égrégore, l’essentiel est d’être à l’aise. Ainsi, en dehors des pratiques où des codes précis sont requis pour se relier à un égrégore, de nombreuses règles peuvent être abandonnées.
Cela inclut des restrictions telles que l’abstinence sexuelle, le végétarisme, l’interdiction de fumer, voire l’idée absurde selon laquelle les femmes ne pourraient pratiquer pendant leurs règles.
De nombreuses cultures ont des femmes chamanes qui pratiquent toute l’année, règles incluses, preuve que cette restriction est infondée.
En somme, pour toutes ces règles, à l’exception de celles ayant un fondement symbolique important, il est sage de se questionner sur leur nécessité réelle avant de les suivre aveuglément.
En conclusion, il n’existe aucun dogme ou loi absolue dans l’Art, si ce n’est une seule : l’Amour est la seule Loi, et la seule qui ait réellement du sens.