La potion de la semaine :
La bistorte est un légume sauvage. Ses longues feuilles se cuisinent comme des épinards. Quand à son rhizome, il ne s’emploie guère en cuisine, même s’il a servi de succédané de farine en Sibérie en temps de disette. Très amer, il entre néanmoins dans la composition d’un vin digestif, élaboré au début du XX° siècle par Henri Leclerc. Ce médecin français, historien de la phytothérapie, conseillait d’en boire un petit verre par jour (5 à 10 cl), le temps d’apaiser les problèmes intestinaux. Pour le préparer, faites macérer 125 g de racines de bistorte concassées dans 25 cl d’alcool à 45° pendant 24 heures. Complétez avec du vin de bordeaux jusqu’à obtenir 1 litre. Laissez macérer encore 4 jours et filtrez.
Anecdote :
Le soir du 21 août, anniversaire de la mort de Saint Jean baptiste, les exorcistes du temps passé préparaient une eau bénite puissante. Obtenue à partir de feuilles et fleurs de bistorte bouillie, elle devait refroidir sous les rayons de lune.
La bistorte ente dans la catégorie des plantes régies par Saturne. Cette planète influence les végétaux à caractère astringent, dont la saveur est amère ou âcre, les racines, les plantes à spores à l’odeur forte, et celles qui croissent lentement.
La plante :
Plante herbacée vivace de la famille des polygonaceae, la renouée bistorte se rencontre dans les zones humides d’Europe et d’Asie. Son nom latin bistorta signifie “deux fois tordu” d’où ses surnoms de bistordue, serpentaire femelle ou langue de bœuf. Elle est utilisée pour lutter contre les inflammations et plaies cutanées, les troubles digestifs et les hémorroïdes. Seuls ses rhizomes sont utilisées en médecine.