Qui est Padre Pio ?
Padre Pio est le nom d’un capucin et prêtre italien né Francesco Forgione, le 25 mai 1887 à Pietrelcina (province de Bénévent, en Campanie, Italie), mort le 23 septembre 1968 à San Giovanni Rotondo (province de Foggia dans les Pouilles en Italie). Il avait pris le nom de Pie (en italien Pio), en hommage au pape Pie V, quand il rejoignit l’ordre des frères mineurs capucins.
Il fut connu pour être le premier prêtre et l’un des rares hommes à qui la tradition attribue des stigmates, bien que l’origine miraculeuse de ces plaies soit sujette à polémique. Il a été canonisé par l’Église catholique le 16 juin 2002 sous le nom de saint Pie de Pietrelcina.
Padre Pio et le diable.
Padre Pio dit: « Si le diable fait tout un boucan, c’est un excellent signe : ce qui est terrifiant c’est quand il est en paix et en concorde avec une âme humaine. »
Les tortures incroyables auxquelles les démons soumettaient Padre Pio
Padre Pio était dans sa chambre surtout la nuit. On pouvait entendre des bruits sourds qui effrayaient les moines. Quand ils se rendaient dans la chambre de Padre Pio, ils le trouvaient « trempé de sueur, et ses vêtements devaient être changés de la tête au pied. »
Parmi ceux qui venaient au monastère, certains ne croyaient pas les comptes-rendus de ces événements étranges ; ils s’en moquaient et pensaient que ce n’était que le produit de l’imagination d’un moine. Une fois, l’évêque Andrea d’Agostino fut invité au monastère. Il considérait l’histoire de Padre Pio comme un conte médiéval, une fable. Pourtant, alors qu’il mangeait avec les frères, il fut surpris par un grand bruit sourd provenant du plafond. Il commença à pâlir et à trembler. L’assistant de l’évêque, qui mangeait dans la chambre, courut dans le réfectoire terrorisé. L’évêque était si effrayé qu’il ne voulut pas dormir seul cette nuit-là. Le lendemain matin, il quitta le monastère et ne revint jamais.
Tôt, un matin, après que tout le monde se fût endormi, Padre Pio entendit frapper à sa porte. On aurait dit que c’était le Père Agostino (son directeur spirituel) qui demandait à rentrer. Padre Pio dit: « Entrez… Pourquoi êtes-vous venu… Comment êtes-vous arrivé ici ? » Frère Agostino dit: « Dieu m’a envoyé. Il est mécontent de vous. » Padre Pio fut stupéfait : « Comment ? » dit Padre Pio, alors qu’il sortait les jambes du lit et commençait à se lever. « Non, non, non, nul besoin de vous lever. Je suis simplement venu vous dire que Dieu n’approuve pas votre pratique de la pénitence. » Padre Pio dit: « Si vous êtes vraiment ici à la demande de Dieu, vous devez me donner un signe. Je vous demande de prononcer le nom de Jésus. » À cet instant, les lèvres d’Agostino s’entrouvrirent et il commença à rire ; sa voix changea. Padre Pio essaya d’atteindre et d’attraper sa robe brune. L’apparition disparut.
Padre Pio, Lettre, à son directeur spirituel ; 14 oct. 1912: « Le Diable veut mettre un terme absolu à toutes relations et communications avec vous. Il menace que si je refuse obstinément de prêter attention à lui, il me fera des choses que l’esprit humain ne pourrait jamais imaginer. »
S’exprimant à propos du Diable et ses démons, Padre Pio révéla la férocité ahurissante de leur malice diabolique : « L’ogre n’admet pas la défaite. Il est apparu sous presque toutes les formes. Depuis quelques jours, il m’a rendu visite avec certains de ses acolytes armés de gourdins et d’armes de fer et, le pire dans tout cela, sous leurs apparences de démon. »
À la fin de sa vie (à l’âge de 80 ans), Padre Pio n’était même plus capable de se retourner dans son lit. Il devait également être porté sur sa chaise et soulevé. À certains moments, alors qu’il était dans son fauteuil à prier le chapelet, il était tout à coup jeté hors de sa chaise sur le sol par le Diable.
Les stigmates.
Jusqu’à aujourd’hui, on pensait que padre Pio, par pudeur ou se jugeant peut-être indigne des charismes extraordinaires reçus, n’avaient jamais voulu révélé à quiconque ce qui s’était passé le jour où il reçut les stigmates.
Une seule allusion à cela se trouve dans une lettre envoyée à son directeur spirituel, le père Benedetto da San Marco in Lamis, quand il parle de l’apparition devant lui d’un « mystérieux personnage » mais sans toutefois en dévoiler les détails.
Appelé à répondre en prêtant serment sur l’évangile, très peu de temps après l’apparition des phénomènes mystiques, padre Pio révèle pour la première fois l’identité de celui qui lui a donné les stigmates.
Nous sommes le 15 juin 1921, il est un peu plus de 17h00. Padre Pio, interrogé par l’évêque, répond : « Le 20 septembre 1918 après la célébration de la messe, alors que je m’étais attardé pour, comme il se doit, rendre grâce à Dieu au pied de l’autel, je fus saisi d’un grand tremblement auquel succéda un apaisement, puis je vis devant moi N. S. [Notre Seigneur] dans une attitude rappelant celle d’un homme en croix ».
« Je n’ai pas remarqué s’il y avait la Croix ou non. Il se plaignait que les hommes, en particulier ceux qui lui sont consacrés et qui reçoivent de lui davantage, ne répondent pas comme ils le devraient ».
« A partir de ce moment-là, poursuit-il, on voyait qu’il souffrait et souhaitait associer des âmes à sa Passion. Il m’invitait à me laisser envahir par ses souffrances et à les méditer »
« A la suite de quoi je me suis senti plein de compassion pour les souffrances du Seigneur et lui ai demandé ce que je pouvais faire », ajoute-t-il.
« J’entendis cette voix : ‘Je t’associe à ma Passion’. Puis la vision a disparu, je suis revenu à moi, j’ai retrouvé ma raison, et j’ai vu ces signes d’où s’écoulaient du sang. Avant je n’avais rien ».
Il ne l’a révélé qu’au pape Jean Paul II.
Padre Pio est l’un des rares saints à avoir reçu les plaies de la Passion du Christ sur son corps, qu’on appelle les stigmates. En plus des plaies des clous et de la lance, il reçut également la plaie que le Christ avait sur l’épaule, causée par le port de la croix. Personne n’avait connaissance de ce douloureux miracle, pas même frère Modestino de Pietralcina, un de ses amis et fils spirituel, qui l’aidait dans sa vie quotidienne.
Padre Pio lui dit un jour que lorsqu’il changeait son maillot, la douleur était tellement violente que c’était une des choses les plus difficiles à endurer. Frère Modestino supposait que Pio parlait de la douleur qu’il avait quand il retirait le tissu de la blessure de son côté.
Il ne découvrit la vérité qu’après la mort de Padre Pio, alors qu’il rangeait les vêtements de son père spirituel. Modestino avait été chargé de rassembler toutes les affaires et de les mettre sous scellé.
Les miracles
On sait que le capucin de San Giovanni Rotondo ne fut pas épargné par les épreuves que de grandes grâces compensèrent amplement. Mais on connaît moins l’humour dont il était capable !
Prends garde où tu marches !
Un homme était allé jusqu’à San Giovanni Rotondo pour rencontrer Padre Pio, mais il y avait une telle foule sur place qu’il avait dû rentrer chez lui, sans avoir pu le voir. Pendant qu’il s’éloignait du couvent, il sentit le merveilleux parfum qui émanait des stigmates du padre et en fut réconforté.
Quelques mois plus tard, alors qu’il traversait une zone montagneuse, il respira à nouveau le même parfum. Il s’arrêta et demeura quelques instants en extase, humant l’odeur exquise. Quand il revint à lui, il s’aperçut qu’il se trouvait au bord d’un précipice et que sans le parfum du padre, il aurait continué à avancer.
Il décida de se rendre à San Giovanni Rotondo sur le champ, pour remercier Padre Pio. Quand il arriva au couvent, Padre Pio, qui ne l’avait jamais vu, l’interpella en souriant : « Mon fils! Prends garde où tu marches! ».
Sous le matelas
Une femme souffrait de terribles migraines, à tel point qu’elle décida de mettre une photo du Padre Pio sous son oreiller, espérant que sa douleur disparaîtrait. Après plusieurs semaines, la douleur persistait. Emportée par son tempérament italien elle s’exclama : « Eh bien voilà Padre Pio, puisque tu n’as pas voulu me délivrer de ce mal, comme punition je vais te mettre sous le matelas ».
Quelques mois plus tard, elle se rendit à San Giovanni Rotondo pour se confesser au padre. À peine s’était-elle agenouillée devant le confessionnal, que le padre la regarda fixement et claqua le portillon du confessionnal d’un coup sec. La femme resta pétrifiée, elle était clairement dépassée par cette réaction inattendue et ne put articuler un mot. Quelques instants plus tard, le portillon se rouvrait à nouveau et le padre lui dit en souriant : « Cela ne t’a pas plu, n’est-ce pas ? Eh bien moi non plus je n’ai pas apprécié que tu me mettes sous le matelas ! ».
Les conseils du Padre Pio
Un prêtre argentin avait tant entendu parler des conseils du Padre Pio qu’il décida de voyager jusqu’en Italie, dans le seul but de recevoir des recommandations utiles du padre, pour le guider dans sa vie spirituelle. Une fois arrivé, il se confessa auprès du padre et rentra chez lui, sans avoir reçu le moindre conseil.
De retour en Argentine, il était si déçu qu’il ressentait le besoin d’en parler à tout le monde. « Je ne comprends pas pourquoi le Padre ne m’a rien dit », regrettait-il, « Et moi qui ai voyagé depuis l’Argentine, juste pour ça ! » « Padre Pio lit dans les consciences et il savait bien que j’étais venu avec l’espoir de recevoir une de ses recommandations » etc.
Il se plaignait tant que ses paroissiens commencèrent à l’interroger : « Père, êtes-vous certain que Padre Pio ne vous a rien dit ? N’aurait-il pas esquissé quelque geste inhabituel ? « .
Le prêtre réfléchit posément et finalement, se souvint que le Padre Pio lui avait effectivement fait un geste un peu étrange. Il m’a donné la bénédiction finale en faisant le signe de croix extrêmement lentement, tant et si bien que j’avais pensé : cela ne va-t-il jamais se terminer ? », expliqua-t-il à ses fidèles. « Le voilà son conseil ! », s’exclamèrent-ils. « Vous le faites si vite, vous, quand vous nous donnez la bénédiction, que cela ressemble plus à un gribouillis qu’à une croix ». Le prêtre fût enchanté d’avoir finalement reçu un conseil, avec cette touche originale propre à Padre Pio.
Le gardien et les voleurs
« Des voleurs sévissaient dans un quartier de Rome et cela empêchait un habitant de rendre visite au Padre Pio. Finalement, il prit la décision d’y aller, malgré tout, en ayant scellé, au préalable, un pacte mental avec lui : « Padre, je vous rendrais visite, si vous gardez ma maison… ».
Une fois arrivé à San Giovanni Rotondo, il put se confesser avec le Padre. Le jour suivant, il alla vers lui pour le saluer, mais il se fit réprimer : « Mais, tu es encore là ? Et moi qui suis en train de suer à force de retenir ta porte ! « .
Il se mit en route immédiatement, sans parvenir à comprendre ce qu’il avait voulu me dire. Arrivé sur place, il réalisa rapidement que les voleurs étaient venus. Ils avaient forcé la serrure, mais il ne manquait rien dans la maison ».
Les enfants et les bonbons
Une femme n’était pas allée visiter Padre Pio depuis si longtemps quelle se torturait l’esprit en croyant qu’il l’aurait sûrement oubliée. Un matin, après avoir confié sa fille à sa protection, comme à l’accoutumée, elle se rendit à la messe. En revenant, elle retrouva sa petite fille en train de déguster un caramel. Elle lui demanda, étonnée, qui lui avait donné son « melito » — c’est ainsi qu’elle avait l’habitude de désigner les caramels. Toute réjouie, sa fille lui désigna le portrait de Padre Pio qui surplombait son petit parc où l’installait sa mère le temps de ses brèves absences. La maman n’accorda pas plus d’importance à cet épisode.
Après quelques temps, ne parvenant pas à apaiser l’inquiétude de voir Padre Pio l’oublier, elle pu enfin faire le déplacement. Tout de suite après la confession, elle s’empressa de lui baiser la main. Il me demande alors en riant : « Toi aussi tu veux un “melito”? ».
Un chauve
Un homme souffrant de calvitie refusait absolument de devenir chauve. Il s’adressa un jour à Padre Pio et lui demanda : « Padre, priez pour que mes cheveux ne tombent pas ».
À ce moment précis, le padre descendit les escaliers du chœur. Il le suivit des yeux, d’un regard anxieux, dans l’attente d’une réponse. Quand il fût près de lui, son visage changea d’expression et d’un regard suggestif il indiqua une personne qui venait derrière lui, en me disant : « Recommande-toi à lui ». Je me tournais pour voir venir un prêtre entièrement chauve, avec une tête si brillante qu’elle luisait comme un miroir. Nous fûmes tous pris d’un fou rire. »
Le coup de chaussure
Un paroissien de Padre Pio souffrait de terribles rages des dents. La douleur était si vive qu’elle ne lui laissait aucun répit, à tel point que sa femme lui suggéra : « Pourquoi ne pries-tu pas Padre Pio afin qu’il te libère de cette souffrance ? Tiens, voici sa photo, prie-le ». Le mari se fâcha et cria furibond : « Avec une douleur telle que la mienne, tu n’as rien d’autre à me proposer que la prière ? ». Il se saisit alors d’une chaussure qu’il lança de toutes ses forces contre le portrait de Padre Pio.
Quelques mois plus tard, sa femme parvint à le convaincre d’aller se confesser auprès de Padre Pio à San Giovanni Rotondo. Il se mit à genoux dans le confessionnal du Padre et, après avoir énoncé la liste de tous les péchés dont il se souvenait, Padre lui répondit : « De quoi d’autre te souviens-tu ? ». « Rien d’autre », avoua l’homme. « Plus rien ? Et que fais-tu du coup de chaussure que tu m’as donné en plein visage?! ».
Le « grand grand » salut
Une fille spirituelle de Padre Pio était restée à San Giovanni Rotondo, trois semaines, dans le seul but de parvenir à se confesser auprès de lui. N’y parvenant pas, elle ne pouvait se résoudre à rentrer chez elle, en Suisse, tant sa tristesse était profonde. Elle se souvint soudain, que Padre Pio donnait tous les jours la bénédiction depuis la fenêtre de sa cellule.
Elle reprit courage à l’idée de pouvoir au moins, recevoir sa bénédiction avant de partir. Ainsi, elle se hâta de regagner le couvent. Chemin faisant, elle se disait à elle-même : « Je veux un salut grand, grand, pour moi seule ». Quand elle arriva au couvent, elle ne croisa que des gens qui se dispersaient peu à peu. Padre Pio avait déjà donné sa bénédiction. Il les avait tous salué en agitant son mouchoir du haut de sa fenêtre, puis il s’était retiré pour se reposer.
Un groupe de femmes qui priaient le rosaire le lui confirmèrent. Il était inutile d’attendre. La dame ne se découragea par pour autant, elle s’agenouilla avec les autres femmes tout en se disant en son for intérieur : « Ce n’est pas grave, moi je veux un salut grand, grand pour moi seule ».
Quelques minutes plus tard, la fenêtre de la cellule du Padre s’ouvrit, et ce dernier, après avoir nouvellement donné sa bénédiction, commença à saluer à nouveau, en agitant un drap à la place de son mouchoir. Tout le monde commença à rire et une femme commenta : « Voyez, le padre est devenu fou ! ». La fille spirituelle du padre fut émue jusqu’aux larmes, car elle savait que cela était le « grand, grand » salut qu’elle avait demandé pour elle.
Un garçon et les bonbons
Le fils d’un garde civil, un petit garçon, rêvait d’avoir un petit train électrique depuis très longtemps. La fête des Rois mages approchant à grands pas, il s’adressa au portrait de Padre Pío qui était accroché sur un mur et il lui fit cette promesse : « Écoute, Padre Pío, si tu réussis à faire qu’on me donne un petit train électrique, moi je t’apporterai un sachet de bonbons ».
Le jour des Rois, le garçon reçut le petit train tant espéré. Quelque temps plus tard, le garçon accompagna sa tante à San Giovanni Rotondo. Le Padre Pío, lui demanda sur un ton paternel et souriant : « Et les bonbons, où sont-ils ? ».
Pour deux figues !
Un jour, une femme qui avait une grande dévotion pour Padre Pio avait mangé une paire de figues de trop. Tenaillée par les scrupules, car il lui semblait qu’elle avait commis un péché de gourmandise, elle se promit d’aller se confesser auprès du padre, dès qu’elle le pourrait.
L’occasion arriva et elle put se rendre à San Giovanni Rotondo. Au terme de sa confession, elle ajouta très préoccupée : « Padre, j’ai l’impression que j’ai oublié un péché, et c’est peut-être quelque chose de grave ». Le padre lui répondit : « Ne vous inquiétez pas. Pour deux figues, cela n’en vaut pas la peine! ».
Tu penses que c’est moi qui vais l’épouser ?
Le Padre Pio célébrait une messe de mariage. Arrivé au point culminant de la cérémonie, sous le poids de l’émotion, le marié ne parvenait pas à prononcer le « oui » rituel.
Le Padre attendit quelques instants, essayant de l’encourager d’un sourire. Mais voyant que tous ses efforts étaient vains, il s’exclama avec force : « Enfin, veux-tu dire oui, ou penses-tu que c’est moi qui vais l’épouser?! ».
L’ enquête
Tout le monde sait qu’en 1923, en 1931 puis encore en 1961, le Saint-Office a pris des mesures sévères à l’encontre du Padre Pio. Ce n’est qu’en 1964 que le même Saint-Office, par la voix du cardinal Ottaviani, communiquera la volonté de Paul VI (élu un an auparavant) que « Padre Pio puisse exercer son ministère en pleine liberté ».
L’abbé Castelli a trouvé et publie les résultats de l’enquête canonique que le Saint-Office a fait mener en 1921. Elle avait été confiée à Mgr Raffaello Carlo Rossi, un carme déchaux, nouvellement nommé évêque de Volterra. Cette personnalité éminente et sage – il sera créé cardinal et son procès de béatification est en cours – procéda avec rigueur.
La visite canonique du couvent de San Giovanni Rotondo où résidait Padre Pio dura une semaine, du 14 au 20 juin 1921. En 24 « sessions », le visiteur canonique interrogea, sous serment, Padre Pio (à six reprises), le supérieur du couvent, d’autres religieux et des prêtres du village. Il recueillit des documents. Et il examina lui même les stigmates de Padre Pio. Le rapport de Mgr Rossi contient un « portrait moral-religieux de Padre Pio », une relation des faits extraordinaires survenus (bilocation, parfums, stigmates, intense chaleur jusqu’à 48 °C), le texte intégral des dépositions recueillies, le compte-rendu de l’examen des stigmates. Et aussi, en appendice, des lettres du père Benedetto da San Marco in Lamis adressées à Padre Pio entre 1913 et 1921. À tous ces documents qu’il publie intégralement, Francesco Castelli ajoute un autre texte important, trouvé aussi dans les archives de l’ex-Saint-Office : la « Cronistoria di Padre Pio » rédigée par le père Benedetto en 1919. Le directeur spirituel de Padre Pio y avait relevé, en trente huit points, souvent très brefs, les faits saillants de la vie de Padre Pio, de sa naissance à la stigmatisation.
Comme le remarque Vittorio Messori dans la préface qu’il a accordée à l’ouvrage, le long rapport de Mgr Rossi aboutit à des conclusions positives : « Le jugement final sur la personne de Padre Pio est largement positif (…)
Enquête du Saint-Office et retrait de la vie publique
De 1924 à 1928, trois visiteurs apostoliques viendront enquêter auprès du Padre Pio. Des médecins et des psychiatres l’examinent, craignant des manifestations hystériques. Il est pourtant déclaré sain et sincère.
Contre-enquête.
Pourquoi un rapport aussi favorable, rédigé en 1921, a-t-il pu aboutir à des sanctions si sévères trois ans plus tard ? C’est que d’autres voix, hostiles, se sont fait entendre et ont influencé non seulement le Saint-Office mais aussi le pape Pie XI lui-même. Il y a l’évêque de Manfredonia, Mgr Gagliardi, qui a multiplié les accusations – qui s’avéreront totalement infondées et l’évêque sera contraint de démissionner, en 1929, pour d’autres affaires. Il y aussi les « dénonciations » du père Gemelli, un franciscain (docteur en médecine et psychologue) fort estimé de Pie XI, qui après avoir rencontré Padre Pio pendant quelques minutes, sans avoir pu examiner les stigmates, avait conclu à un phénomène d’autosuggestion. S’il ne fallait retenir qu’une chose des documents qui sont publiés par l’abbé Castelli, on pourrait relever cette confidence faite par le Padre Pio lors de son premier interrogatoire par Mgr Rossi : le 20 septembre 1918, alors qu’il méditait après la messe sur les douleurs du Christ et qu’il lui demandait ce qu’il pouvait faire pour Lui, il entendit une voix qui lui dit : « T’associer à ma Passion » et il reçut les stigmates du Christ. L’expression est forte. Elle ne signifie pas que Padre Pio a revécu la Passion du Christ, mais qu’il a participé, jusque dans sa chair, aux souffrances du Christ pour le salut des hommes.
Exhumation de Padre Pio mystère pour la science Mort depuis 40 ans sont corps ne s’est pas détruit
Anecdote :
« Lors des funérailles, alors que le corps de Padre Pio reposait dans la crypte, la foule de fervents réunis au-dehors chanta des cantiques particulièrement aimés du religieux. Soudain, on entendit des exclamations de joie : le Padre Pio apparaissait, souriant, le visage tourné vers la gauche, sur la vitre de ce qui avait été sa cellule ! On voyait nettement sa bure, jusqu’au ventre, et la cordelière, tels que je les avais vus. Aux cris de « Miracolo ! » de la foule, le père gardien du couvent dépêcha un moine sur les lieux. Et ce dernier revint avec l’information incroyable : le Padre apparaissait sur la vitre. Alors, pour donner une bonne leçon de réalisme à tous ceux qu’il pouvait considérer comme des exaltés, des fanatiques, il donna l’ordre d’ouvrir la fenêtre de la cellule du Padre et de tendre un drap blanc. Eh bien ! après un « Ah » de déception de la foule, retentirent soudain des « Oh ! Oh ! » joyeux et amusés : la « photo vivante » du Padre apparaissait à la fois sur toutes les vitres de cette façade du couvent de Sainte-Marie-des-Grâces. »36 Selon certains auteurs lors de son enterrement une odeur agréable était présente, considérée comme étant « l’odeur de sainteté »