Potion de la semaine :
La racine de bétoine entre dans la composition des sachets de protection et de purification. Portez-la sur vous pour éviter les mauvais rêves. Glissez sous votre oreiller un brin de bétoine séché enveloppé de toile de lin, puis respirez sa poussière parfumée. La plante sert aussi à préparer du vin. D’après le dictionnaire oeconomique contenant divers moyens d’augmenter son bien et de conserver sa santé, publié en 1741, ce vin est « excellent contre les maladies des entrailles ». Voici sa recette : « il faut prendre une livre de cette herbe lorsqu’elle est remplie de la graine, et la faire tremper en deux conches de vin, et sept mois après la retirer et la mettre dans un autre vaisseau ».
Anecdote :
La bétoine fut longtemps considérée comme un trésor aux vertus magiques, bénéfique au corps autant qu’à l’esprit. Dans l’antiquité, on s’en servait pour panser les blessures après le combat. On fumait ses brins séchés et on lui prêtait la faculté de chasser les mauvais esprits.
Il était autrefois de tradition d’arracher des pieds de bétoine pour célébrer le solstice d’été. Cette nuit là, les villageois jetaient des racines, tiges, feuilles et fleurs dans le feu de la saint jean. Dès que s’élevait la fumée, ils sautaient par dessus pour se purifier en criant : « pourpre, mon bien, je te brûle, je te prends. Si je meurs en chemin, sers moi de sacrement ».
La plante :
La bétoine (Betonica officinalis). Tabac des gardes, herbe à l’évêque, mille en diable, la bétoine ou épiaire officinale est une plante herbacée vivace, aux fleurs roses magenta, haute de 30 à 60 cm, très commune dans les prés. Considérée comme un remède universel, on en fait des tisanes et des décoctions pour guérir des ulcères, le rhume, la goutte, favoriser la digestion, la guérison des plaies, réduire l’hypertension et se désintoxiquer du tabac.